Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle
Université Sorbonne Nouvelle : 8, av. de Saint-Mandé, 75012 Paris
CRP19, 17, rue de la Sorbonne, 75005, Paris (bureau F013)
sous la direction de
Mathilde Bertrand et Paolo Tortonese
Le bonheur n'a pas d'histoire et les bons sentiments ont mauvaise presse dans le roman réaliste. Balzac s'interrogeait en 1842 sur « le difficile problème littéraire qui consiste à rendre intéressant un personnage vertueux ». Héros sans tache et femmes honnêtes, victimes innocentes et riches bienfaiteurs risquent fort d'ennuyer le lecteur et contreviennent aux exigences du roman de mœurs, qui vise à démasquer le mal caché sous les apparences du bien. Pourtant, un récit sans pôle positif est difficile à mener. La mise en scène du bien, l'édification et l'exemplarité ne sont pas l'apanage des romanciers idéalistes et autres opposants du réalisme ; les réalistes eux-mêmes ont recours au spectacle du bien, ne serait-ce que comme repoussoir du mal. Dans un monde romanesque où le mal est devenu la norme, il peut même arriver au bien de faire scandale.