Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

  •  Université Sorbonne Nouvelle : 8, av. de Saint-Mandé, 75012 Paris
    CRP19, 17, rue de la Sorbonne, 75005, Paris (bureau F013)

Evenements

16h-18h Salle Mezzanine de la Maison de la Recherche Paris
23
mai 2024

Éloge de Pierre Fontanier

Séance du séminaire de recherche Poésie et pensée. 
Conférence de Bruno Clément (Université Paris VIII).

Résumé

Je m’efforcerai, dans cette intervention, d’évaluer mon parcours à la lumière de l’intitulé du séminaire, « Poésie et pensée ». Non que j’aie moi-même beaucoup parlé de poésie, ni que je sois moi-même poète, mais plusieurs des auteurs qui m’ont occupé (Augustin, Descartes, Hugo, Nietzsche, Bergson, Beckett, Heidegger, Deguy, Derrida…) ont, chacun à sa façon et selon son projet, cru nécessaire à tel moment crucial de leur réflexion, d’élucider la question que pose la conjonction de ces deux mots. Comme s’il était impossible à la pensée, quelles que soient ses tenants, son ambition, sa forme, sa teneur, ses aboutissants, de progresser sans avoir auparavant fait le point sur les rapports qu’elle entretient avec la poésie (Heidegger, par exemple, dit quelque part que philosophie et poésie sont deux monts jumeaux et voisins, que sépare un abîme).

L’évocation de quelques-uns de ces cas me conduira à nommer et à commenter l’usage d’outils que, sans toujours les revendiquer, tel ou tel a mis en œuvre soit pour élaborer un texte ou un système nouveau soit pour faire la théorie de ce qui le rendra – ou l’a rendu – possible.

Si les figures (qu’elles soient de mots ou de pensée) ne sont pas les seuls moyens que se donne le philosophe, ou le penseur, pour configurer son discours, elles font pourtant indiscutablement partie de sa panoplie. J’envisagerai quelques-unes des figures, dont la fréquence m’a frappé, que j’ai pu rencontrer sur mon chemin et m’aiderai, pour risquer une hypothèse à leur sujet, de quelques textes de Pierre Fontanier (1765-1844). Gérard Genette a comme on sait republié en 1977 sesFigures du discours et il a peut-être, ce faisant, laissé penser qu’il était, longtemps avant lui, un formaliste résolu – et irréductible. Cette hypothèse, d’ailleurs jamais formulée par Gérard Genette lui-même, si fructueuse qu’elle ait pu être, ne rend pas pourtant un compte tout à fait juste d’une entreprise dont la classification n’est certes ni le fondement ni le dernier mot. J’aimerais pouvoir redonner, à ces textes de Pierre Fontainier, à l’occasion de cette rencontre, toute leur audace et toute leur subtilité.


Programme complet du séminaire