Séance du séminaire du séminaire des doctorants du CRP19, avec la participation de
Marie Françoise Malmoux-Montaubin (Université de Picardie - Jules Verne) et
Olivier Lombroso (Université Sorbonne nouvelle).
PrésentationL’espace joue un rôle central dans les œuvres littéraires du XIXe siècle, que ce soit en tant qu’état intérieur ou en tant que lieu concret. Jules Verne a popularisé des récits d’aventures extraordinaires à bord de machines, où l’espace devient un acteur à part entière, faisant progresser l’intrigue. Zola, quant à lui, a toujours porté une attention particulière aux lieux et aux milieux dans lesquels l’intrigue allait se dérouler. Les espaces choisis constituent alors des enjeux décisifs de l'œuvre pour l’auteur naturaliste, qui les étudie et les décrit avec beaucoup de rigueur et de précision, voire leur donne même un rôle dans le récit.Cette séance se propose d’étudier les enjeux liés aux lieux concrets dans les récits de Jules Verne et Emile Zola. Il s’agira d’étudier les modalités d’apparition des territoires et des espaces dans les romans : au-delà d’être de simples localisations réalistes, on envisagera leur dimension symbolique, leur fonction narrative, ainsi que leur impact sur la construction esthétique et l'évocation des émotions chez les personnages.
Fatemeh Eslami Moghadam, « De l’intime à l’infini : Poésie de l’espace dans Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne » Avec l’avènement du roman, l’espace a pris une place de plus en plus importante dans les œuvres littéraires. Selon les époques, cela se réfère parfois à un état intérieur comme les émotions et les pensées, parfois à un lieu concret extérieur comme la nature, la ville ou même une chambre ou un tapis où toute l’intrigue de l’œuvre littéraire peut se passer. L'espace est l'un des thèmes les plus évidents de l'œuvre de Jules Verne. Au XIXe siècle, Jules Verne a captivé des générations de lecteurs avec des récits d'aventures extraordinaires à bord d'une machine, qu'il s'agisse d'un train, d'un bateau, d’un projectile ou d'un sous-marin. Dans
Vingt Mille Lieues sous les Mers, Jules Verne décrit avec précision les différents lieux explorés par le Nautilus. Cette machine est à la fois un espace-temps et un actant qui interagit avec l'Océan, suscitant l'émerveillement. Dans cette étude, nous explorerons comment divers éléments tels que l’art esthétique, la narration, les lexiques et les descriptions, allant de l'intime à l'univers infini, contribuent à créer la poésie de l’espace chez Jules Verne.
Clémence Bouin, « Le Ventre de Paris et Germinal : des « boîte[s] à cancans » ? Les lieux de la rumeur dans le récit zolien » Le choix du cadre géographique constitue un enjeu fondamental pour l’écrivain naturaliste qui, dès ses dossiers préparatoires, dessine ou schématise déjà les espaces dans lesquels se déroulera l’intrigue du roman. Le phénomène de la rumeur, véritable média du XIXe siècle, évolue dans un certain cadre que l’auteur s’applique à analyser de manière réaliste dans son œuvre. Il paraît donc intéressant d’étudier les lieux d’apparition et de diffusion de la rumeur dans
Les Rougon-Macquart. La rumeur est une parole anonyme, non vérifiée, qui se propage rapidement ; il s’agira alors d’analyser ses espaces de circulation dans le récit. Ainsi, la rumeur se diffuse dans des lieux concrets du territoire décrit par Zola naturaliste, qui ont un rôle décisif dans la fiction en devenant de véritables actants dans la propagation des commérages. Mais cette doxa peu fiable se répand également dans la narration et engendre même parfois l’apparition de fictions romanesques. On étudiera donc les fonctions esthétiques, symboliques et métatextuelles des lieux dans lesquels apparaissent et circulent les rumeurs, à travers deux romans aux paysages très différents :
Le Ventre de Paris, urbain et bruyant, et
Germinal,ayant pour cadre les mines du Nord de la France.
Programme complet du séminaire.