[ANNULÉ] Poésie et pensée : l’en-dehors et le dedans
Séance du séminaire "Poésie et pensée", organisé par Adrien Cavallaro, Henri Scepi, Andrea Schellino et Anton Hureaux.
Conférence de Jean-Luc Steinmetz.
Description :
Le propos sera rétrospectif. Il mesurera les origines de la poésie en tant qu'elle pactise avec la pensée. Une telle préoccupation relève de l'histoire de la littérature à côté de laquelle existent l'histoire événementielle et l'histoire d'un sujet, unique et exemplaire.
La question qui s'est posée à moi, émotive et intellectuelle, fut celle de la vie et non celle de la forme ; j'ai donc emprunté ou constitué des formes qui répondraient structurellement à l'étonnement qu'engendre la vie et au fait d'être là. Il n'était pas possible à ce stade que la philosophie donnât réponse. Elle n'intervint qu'ensuite, empesée de systèmes, là où j'envisageais, par anticipation, l'œuvre. Progressivement je me suis arrangé pour constituer des réponses provisoires, toutes animées par une pensée matinale. Exercice renforcé par une
réflexion sur le langage telle qu'elle apparut dans les années 1960 et la déconstruction, supposant défaite une précieuse innocence.
Tour à tour, j'ai interrogé l'en-dehors et le dedans, le for, la nature, toujours considérée comme phusis, et le sentiment d'existence, le mono no aware japonais, et par-dessus tout, le temps sous ses formes d'immédiat et d'éternité, pour terminer enfin par une vue sur les "fins" terrestres (Vers l'apocalypse) et individuelles (Transhumance). Tous mes textes dessinent une morale nouvelle fondée sur le langage lié au Verbe. En tant que devoir, la poésie ne pouvait s'accomplir que de cette manière (plurale), un art de probité qui, déjouant les ruses, "désaffuble", sans renoncer à l'esthétique, une esthétique qui ne refuse aucune des entités fatales couramment mises en jeu par l'être parlant.
Programme du séminaire