Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

  •  Université Sorbonne Nouvelle : 8, av. de Saint-Mandé, 75012 Paris
    CRP19, 17, rue de la Sorbonne, 75005, Paris (bureau F013)

Evénements

17h-19h Salle Claude Simon de la Maison de la recherche (4 rue des Irlandais) Paris
24
avril 2024

Le Corps comme lieu : le for intérieur

Séance du séminaire du séminaire des doctorants du CRP19, avec la participation de Didier Philippot(Sorbonne Université).

Présentation
Le corps est un lieu à la fois concret et abstrait, que la littérature aborde en tant qu’entité individuelle ou collective, matérielle ou métaphorique. Le corps s’avère être un lieu important pour Victor Hugo et Gustave Flaubert notamment, car c’est à travers le corps qu’ils réalisent leurs propres idéaux. Si Hugo projette des émotions dans un corps collectif pour créer son modèle idéal du peuple, Flaubert emploie le corps pour atteindre la beauté absolue. Cette séance se propose d’étudier la manière dont la notion de corps se lie aux idéaux social, politique, esthétique des écrivains du XIXe siècle.


Inji Hwang, « Peuple-émotion : compassion, fraternité, indignation » 
« Le raisonnement n’est que la raison ; le sentiment est souvent la conscience ; l’un vient de l’homme, l’autre de plus haut. C’est ce qui fait que le sentiment a moins de clarté et plus de puissance » (Hugo, Quatrevingt-treize). Chez Hugo, la supériorité du sentiment, en lien avec la conscience, traduit également son idéal du peuple. Le véritable « peuple » est né de ses émotions, notamment la compassion, la fraternité et l’indignation, qui donnent lieu à la conscience morale populaire. Le lien avec autrui, surtout l’aspect empathique de chacune de ces émotions, fait matérialiser un corps du peuple, un « peuple-émotion », en réunissant les individus partageant le malheur ou la souffrance. Dans cette communication, je montrerai la manière dont ces trois émotions, se liant l’une à l’autre, contribuent à réaliser l’idéal du peuple chez Hugo, en prenant des exemples dans Notre Dame de Paris (1831) et Quatrevingt-treize(1874).


Sijia Wang, « La poursuite de la beauté absolue : la relation entre le corps et la religion de l’art de Flaubert » 
La communication abordera principalement la religion de l’art de Flaubert, sa compréhension du corps et la réception des esthétiques de Flaubert en Chine. Dans ses correspondances, Flaubert considère d'une part que l'esprit et le corps sont indissociables, d'autre part, il mentionne souvent que divers malaises corporels entravent son accès à un état idéal de création. Dans ses œuvres, il atteint la beauté absolue à travers la description des personnages dont l’étude des corps permet de nous faire percevoir son culte de la beauté. La communication discutera également de la relation entre l'art de Flaubert et le tournant esthétique en Chine, en l’inscrivant dans le contexte de sa réception après les années 1980, où les questions du "style" de Flaubert et du "livre sur rien" sont devenues des axes majeurs de la compréhension de son esthétique.


Programme complet du séminaire