Edition critique de la correspondance entre Marie Noël et les époux Estaunié, sous la direction de Henri Scepi. 

Marie-Mélanie Rouget (1883-1967), ayant pour nom de plume « Marie Noël », est une femme écrivain du XXe siècle qui est assez reconnue de son vivant, notamment pour son œuvre poétique. Elle a écrit six recueils majeurs de poésie et plusieurs textes de prose. Marie Noël est également une grande épistolière. Cette dimension de son œuvre a été très longtemps ignorée. Elle commence tout juste à être mise en lumière dans le champ de la recherche, notamment par la publication récente de sa correspondance avec son directeur spirituel l’abbé Arthur Mugnier en 2019 et celle d’une centaine de lettres de la poétesse à son ami Raymond Escholier en 2017.

Édouard Estaunié (1862-1942), est un ingénieur, romancier et membre de l’Académie française. Issu d’une famille bourgeoise dijonnaise, il mène d’abord une carrière d’ingénieur avant d’être reconnu pour ses romans. Il en publie un peu moins de vingt entre 1891 et 1937. Il est élu à l’Académie française le 15 novembre 1923 et devient président de la Société des gens de lettres (SGDL) en 1926.

Ces deux écrivains ont beaucoup de points communs. Ils sont tous deux d’origine bourguignonne : Marie Noël habite à Auxerre, le couple Estaunié à Dijon. Ils ont tous deux reçu des prix de l’Académie française, à savoir six prix de l’Académie pour Marie Noël et deux prix pour Estaunié avant qu’il n’entre dans le cortège des Immortels. Ils ont également été décorés de la Légion d’Honneur : Marie Noël y est officier et Édouard Estaunié, commandeur. Les deux auteurs se connaissent de manière personnelle et approfondie, comme en témoigne leur correspondance, s’étalant sur près de vingt ans. Cependant, comme pour de nombreux écrivains, derrière Édouard Estaunié se cache une autre Estaunié, à savoir Jeanne, son épouse, née Engel. Elle lui survit une vingtaine d’années : son mari meurt en 1942 alors qu’elle décède en 1960. Avant et après son veuvage, elle correspond avec la demoiselle d’Auxerre. Dans le fonds d’archive, les lettres du mari et de la femme sont d’ailleurs rangées au même endroit.

La correspondance entre Marie Noël et les Estaunié s’étale donc sur la période 1925-1960. Notre thèse consiste en l’édition critique de ce corpus inédit du Fonds Marie Noël.