Younseon Jeong
La musique à travers les oeuvres poétiques de Jules Laforgue, sous la direction de Henri Scepi.
La question de la musique, constamment présente à travers les œuvres poétiques de Jules Laforgue (1860-1887), permet de comprendre l’enjeu de sa poésie. Pour ce faire, sa lecture de Schopenhauer et de Hartmann, visant à comprendre le foyer essentiel de la poésie laforguienne, ouvre une voie de rapprochement et d’alliance entre la poésie et la musique. Par ailleurs, les nombreuses références musicales dans son œuvre, témoignent non seulement de sa compréhension des mécanismes de cet art (tout comme Wagner avait réalisé l’union du « Gesamtkunstwerk » sur le terrain littéraire et musical) mais aussi d’une place privilégiée d’une réflexion sur la musique que Laforgue investit dans sa poétique jusqu’aux Derniers vers. Ce principe, ordonnant intrinsèquement la langue du poème moderne, permet de resituer une forme d’idée de « l’art pur », qui vaut pour l’horizon ultime de la poésie de la seconde moitié du xixe siècle que Laforgue évoque en ces termes : « la musique jouant seule semblait continuer ce qu’on était trop éphémère pour formuler ».