Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

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  • Titre de la Thèse: Le discours de "l'intime" dans les Rougon-Macquart. Etudes d’une trilogie romanesque : La Joie de vivre, L’œuvre, Le Docteur Pascal

Miyuki Terashima

Le discours de "l'intime" dans les "Rougon-Macquart". Etudes d’une trilogie romanesque : La Joie de vivre, L’œuvre, Le Docteur Pascal, sous la direction d'Alain Pagès. Thèse soutenue le 23 juin 2011. 

Le mot « intime » en français suggère à la fois la convivialité au sein du cercle familial et la conscience intérieure de l’individu. Cette dualité essentielle de l’« intime », qui attire de nombreux écrivains français depuis des siècles, englobe un large éventail de thématiques littéraires, caractérisées par deux courants : la représentation de la vie familiale et les écrits autobiographiques. En règle générale, l’esthétique du naturalisme établie par Zola est considérée comme indifférente à l’égard de la littérature intime, développée par les écrivains romantiques. Cependant, certains de ses romans présentent les caractéristiques de l’écrit de l’intime du XIXe siècle. Dans cette étude, nous nous attacherons à établir le lien intérieur entre La Joie de vivre (1884), L’Oeuvre (1886) et Le Docteur Pascal (1893), trois romans exceptionnellement chargés d’éléments autobiographiques dans la série des Rougon-Macquart. L’intrigue de ces œuvres se déroule au sein du foyer et se concentre sur la psychologie des protagonistes, qui pourraient être définis comme alter ego de l’auteur. Dans La Joie de vivre, Zola projette son angoisse personnelle sur Lazare, jeune pessimiste souffrant de névrose. Dans L’Oeuvre, l’auteur exprime sa vision esthétique à travers la création douloureuse du peintre Claude. Dans Le Docteur Pascal, véritable synthèse de la série, Zola manifeste enfin sa croyance optimiste à la vie à travers Pascal, son porte-parole. Le discours de l’« intime » chez Zola, aspect essentiel mais pourtant négligé de son œuvre romanesque, montre ainsi une mise en pratique du roman psychologique que l’auteur semble pourtant vouloir rejeter dans ses écrits « naturaliste ».