Myriam Nuk
Émile Zola et la Russie, histoire d'une conquête littéraire, sous la direction d'Alain Pagès. Thèse soutenue le 26 juin 2013.
Dans les années 1870, Émile Zola bénéficia d’une popularité exceptionnelle en Russie, comptant parmi les auteurs étrangers les plus lus. Nous nous proposons d’écrire précisément dans notre thèse l’histoire de cette extraordinaire rencontre franco-russe en nous appuyant sur des documents majoritairement inédits en français.Dans la première partie de cette étude, nous voyons que Zola se trouvait encore à l’heure difficile des débuts lorsqu’il fit la connaissance, en 1872, d’Ivan Turgenev. L’écrivain russe promit de lui trouver un engagement en Russie. Il négocia avec Mihail StasuleviÄ, le directeur de l’une des principales revues libérales de Saint-Pétersbourg. En 1875, au vu des premières critiques russes très favorables au romancier français, StasuleviÄ se laissa convaincre de recruter Zola au Messager de l’Europe comme correspondant parisien. Anna Engelhardt, la traductrice attitrée de Zola au Messager de l’Europe, joua un rôle clé dans son triomphe en Russie.Dans la seconde partie, nous analysons la correspondance échangée entre Zola, Turgenev et StasuleviÄ pendant près de dix ans, que nous avons intégralement reconstituée et traduite en français, pour établir précisément l’histoire de la collaboration d’Émile Zola au Messager de l’Europe. Les soixante-quatre textes que Zola composa à destination du lectorat russe – les Lettres parisiennes – sont présentés chronologiquement, rythmant notre lecture de la correspondance à trois voix. Régulièrement, les critiques russes émises en réaction aux écrits zoliens viennent enrichir notre réflexion.Cette approche nous permet d’évaluer objectivement quelle fut en son temps la réception de l’oeuvre d’Émile Zola en Russie.