Tommaso Meldolesi
Sur les traces de Benjamin Gastineau, littérateur révolutionnaire de la seconde moitié du XIXe siècle, sous la direction de Paolo Tortonese. Thèse soutenue le 1er juillet 2015.
Benjamin Gastineau, dont l’oeuvre se situe entre 1845 et 1880 a été à la fois auteur de théâtre, de romans et de contes, d’articles de journaux et de traités d’histoire et d’analyse et de critique sociale. Héritier de la philosophie des Lumières et lié à des groupes socialistes et républicains, Gastineau considère son écriture comme un moyen pour atteindre le peuple et pour l’élever en suivant les principes de la morale bourgeoise. Seulement grâce à cette éducation le peuple, selon Gastineau, pourra un jour refaire la Révolution et rétablir des conditions favorables pour toute la société, où la justice, la liberté et le bonheur soient garantis. Cette étude permet alors d’une part de mener une enquête sur la diffusion du savoir par des articles de journaux et par des œuvres visant à toucher un public populaire ; d’autre part elle permet de considérer l’engagement politique de cet écrivain à partir de son opposition au coup d’Etat de Napoléon III, en passant par la Commune de Paris et jusqu’à son activité incessante pour la cause des communards, lors de son exil bruxellois. De plus Gastineau prend position contre les privilèges et les abus de l’Eglise de Rome et montre comment les femmes en sont les victimes privilégiées. Le rôle de la femme est à insérer dans un discours beaucoup plus vaste de critique sociale touchant au diable, aux croyances remontant au Moyen Age et à la dégradation des mœurs. C’est en ayant acquis une liberté intellectuelle et matérielle et en se libérant des contraintes dues à la religion que les hommes pourront s’acheminer vers l’avenir : un avenir matériel, symbolisé par le chemin de fer qui mène les hommes au delà du monde contingent, vers l’acquisition de nouveaux espaces, réels et imaginaires et d’une nouvelle réalité à édifier sur des principes de paix, justice et liberté.