Blandine Lefèvre
Le Gil-Blas : histoire te poétique d'un quotidien fin-de-siècle, sous la direction d'Eléonore Reverzy. Thèse soutenue le 17 novembre 2023.
Le Gil Blas, journal quotidien qui paraît entre 1879 et 1914, a jusqu’à présent surtout attiré l’attention pour l’étrange cohabitation dans ses pages d’histoires grivoises, de ragots mondains ou demi-mondains et de littérature. Se définissant comme « le journal le plus littéraire, le plus vivant, le plus spirituellement gaulois de tous les organes parisiens », le Gil Blas accueille ainsi une grande partie des œuvres de Zola, de nombreuses nouvelles de Maupassant, mais aussi des écrits, chroniques ou fictions, de Théodore de Banville, Catulle Mendès, Paul Bourget... Feuilletonistes populaires, naturalistes, psychologues, symbolistes : le Gil Blas offre à lui seul un étonnant panorama de la littérature de la fin du XIXe siècle. Mais cette paradoxale ligne éditoriale prend une importance toute particulière lorsque ce journal est étudié dans le contexte de l'esprit parisien fin-de-siècle qu'il exalte. Sous ce prisme, les représentations mythifiées d’une vie parisienne moderne, éclatante, légère, forgées notamment sous le Second Empire, se déforment et se délitent pour dresser l'image d'une ville de la décadence et de la luxure, où règne la figure de la prostituée et où l'esprit de blague tourne chaque objet en dérision. Le Gil Blas peut ainsi être considéré comme le creuset d’un esprit fin-de-siècle, tandis que l’étude des nombreuses interactions qui s’y rencontrent entre formes médiatiques et formes littéraires éclaire d’un jour nouveau certains processus d’élaboration et d’évolution de genres littéraires.
Publications
Articles
- « La Faustin et Chérie, romans parisiens ? Les derniers romans de Goncourt au regard des fictions médiatiques parisiennes », Cahiers Jules et Edmond de Goncourt, n°27, 2021, "Le Paris des Goncourt", p.79-97.
- « Contes en série dans le quotidien Gil Blas », Blog de Gallica, coll. « Les feuilletons dans la presse », 2021. Disponible en ligne.
- « « Ces figurants de la haute noce que tout le monde connaissait » : les fantoches du Gil Blas, figures virales fin-de-siècle », Colloque en ligne « La Belle Époque a-t-elle été virale ? », Numapresse. Disponible en ligne.
Comptes-rendus
- Compte-rendu de lecture sur Catherine Mariette, « Stendhal fait sa réclame : pratiques et usages du puff », in L’auteur et ses stratégies publicitaires au XIXe siècle, Brigitte Diaz (dir.), Caen, Presses universitaires, 2019, Revue Stendhal, n°2, 2021.
- « La culture médiatique du XIXe siècle au prisme de la voix des lecteurs de journaux », Elina Absalyamova & Valérie Stiénon (dir.), Les Voix du lecteur dans la presse française au XIXe siècle, Limoges : Pulim, coll. « Médiatextes », 2018. Disponibe en ligne.
Communications
- « Un nouveau champ littéraire :Ce qui ne meurt pas au Gil Blas», Journée d’études « Les lectures du CRP19 », « Ce qui ne meurt pas de Barbey d’Aurevilly », juin 2022.
- « Journalistes, écrivains et bretteurs : le duel à la fin du XIXe siècle, entre scandale et publicité », Journée d’études des doctoriales de la SERD, « De la marge au Scandale », juin 2022.
- « Les « dessous secrets du temps » : le journal des Goncourt au rythme de la rumeur mondaine », communication dans le cadre du séminaire Goncourt du CRP19, dirigé par Pierre-Jean Dufief et Éléonore Reverzy, janvier 2022.
- « Raconter, le temps d’une cigarette. Étude d’un motif dans le conte médiatique de la fin du XIXe siècle », Colloque « La légèreté au XIXe siècle » (Université de Bourgogne), septembre 2021
- « Au-dessus du feuilleton : les contes en série du Gil Blas », Journée d’études BNF, « Les feuilletons dans la presse », avril 2021.
- « L’intertexte échotier dans les « Monstres parisiens » de Catulle Mendès : la cruauté en partage », Colloque international "Cruautés et violences dans le conte et le récit bref", Université du Littoral-Côte d’Opale), octobre 2020.