Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle
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L'expression de la mauvaise conscience dans l'œuvre de Benjamin Constant, sous la direction de Pierre-Louis Rey. Thèse soutenue en 2008.
L’étude d’un thème transversal comme celui de la mauvaise conscience dans l’œuvre de Constant nécessite une méthodologie particulière. Le manque d’homogénéité des écrits de cet auteur disqualifie les approches biographique et générique et exige une perspective holistique. S’interroger sur les conséquences morales de la mauvaise conscience permet à la fois de tenir compte de la diversité des écrits et d’aborder l’épineux problème de la sincérité immanquablement lié à toute étude de la mauvaise conscience en littérature. Ce travail s’est attaché à démontrer comment les catégories morales qui constituent cette affection psychologique se réalisent dans l’œuvre de Constant. Cette tâche a été menée en comparant les quatre grands types d’écrits constituant l’œuvre de ce dernier (les écrits portant sur la religion, ceux sur la politique, les écrits littéraires et les écrits intimes) tout d’abord sous l’angle du remords dont a été démontré qu’il sert d’enjeu dans les relations entre les hommes dans les écrits théoriques en plus d’être la manifestation la plus patente de la mauvaise conscience dans les écrits littéraires et intimes. Dans un deuxième temps, les fondements philosophiques de la douleur ont été dégagés avant de montrer qu’elle est simultanément cause et effet de la mauvaise conscience dans les écrits littéraires et intimes. Troisièmement, ont été distinguées les caractéristiques de la dissimulation puisqu’elle est à la base de la condamnation par Constant des agissements culpabilisants des instances qui ont dominé l’humanité et la source des comportements coupables des personnages et de l’auteur lui-même.