Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle
Université Sorbonne Nouvelle : 8, av. de Saint-Mandé, 75012 Paris
CRP19, 17, rue de la Sorbonne, 75005, Paris (bureau F013)
L’épreuve typographique se situe au carrefour des logiques d’écriture et de production du second XIXe siècle. La campagne d’écriture dont elle est le lieu participe de ce statut liminaire : la finition, effectuée de façon manuscrite dans les marges de la page imprimée, favorise le passage du texte d’un support et d’un public aÌ€ l’autre. Aux enjeux rassurants de mise en fin voire d’amélioration du texte littéraire que l’on tend aÌ€ lui prêter, elle oppose une logique processuelle : dans le cas des Rougon-Macquart, non seulement le texte de l’épreuve est constitué des interactions de l’écriture manuscrite et du texte imprimeÌ, mais il est intègreÌ aÌ€ des logiques intra- et intertextuelles, au sein du dossier génétique, des dossiers de la série et de l’œuvre toute entière. La finition zolienne participe ainsi de la poétique de l’auteur : si elle invente et développe peu, contrairement aÌ€ celle de Balzac, elle précise, condense, déforme la réalitéÌ représentée au gréÌ des normes, des tendances, des théories et des influences extérieures, mais aussi de la fiction et du tempérament de Zola. En faisant porter l’accent sur le détail textuel au service de la « masse », la finition rappelle l’existence et les caractéristiques d’un style zolien au service de l’effet romanesque.