Journée d’étude à Siegen, le jeudi, 20 juin 2013Museum für Gegenwartskunst Siegen
Universität Siegen & Sorbonne Nouvelle
organisée par
Marie Guthmüller (Ruhr-Universität Bochum)
Walburga Hülk-Althoff (Universität Siegen)
Paolo Tortonese (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)
Programme:9.00 - 9.30 Franz-Josef Klein, vice-recteur de l’Université de Siegen
Angela Schwarz, vice-doyenne de la faculté, directrice du figs
Mots de bienvenue
Marie Guthmüller, Walburga Hülk
Introduction
9.30 - 10.15 Sandra Janssen (Berlin)
Quantités ou qualités? Le dialogue manqué entre Taine et Flaubert sur l’imagination10.15 - 11.00 Marie Guthmüller (Bochum)
Le psychologue créateur de métaphores – procédés littéraires dans De l’intelligence11.30 - 12.15 Walburga Hülk (Siegen)
L‘élan de la créativité. La critique d‘art de Taine12.15 - 13.00 Céline Trautmann-Waller (Paris)
Taine : une Völkerpsychologie à la française?14.30 - 15.15 Philipp Müller (Fribourg)
Comment sortir de la maladie révolutionnaire?
La temporalité del’âme et la réforme de la pensée chez Taine.15.15 - 16.00 Nathalie Richard (Le Mans)
Critique érudite et configurations fictionnelles dans Les Origines de la France contemporaine.16.30 - 17.15 Paolo Tortonese (Paris)
Système et méthode : la pensée de Taine à travers ses préfaces
Présentation de la journée d'étude:Hippolyte Taine est l’un des illustres inconnus du XIXe siècle. Quiconque part en quête de ses oeuvres dans les librairies ou des recherches tainiennes dans les bibliothèques risque de revenir bredouille. Les quelques travaux récents qui s’intéressent à Taine font pâle figure par rapport à l’importance qu’il avait et qu’il devrait avoir de nos jours. Taine est aujourd’hui considéré comme le fondateur de la critique scientifique en France et, avec Théodule Ribot, comme l’un des pères de la psychologie physiologique et expérimentale. Jusqu’à présent, la plupart des études a traité soit exclusivement du critique littéraire, soit uniquement du psychologue ; d’un côté l’histoire des sciences délaisse ses travaux sur l’esthétique, de l’autre la critique artistique et littéraire ignore De l’intelligence, son traité de psychophysiologie. Sa conception de l’histoire comme psychologie des peuples est pratiquement oubliée. C’est à ces zones d’ombre, cachant l’horizon étendu de Taine, que s’intéressera cette journée d’étude, laquelle vise à rassembler des chercheurs de disciplines diverses.
Taine, en empruntant des parcours disciplinaires multiples, accumule des connaissances sur l’âme humaine et en vient à saisir la psychologie comme une science qui fait appel autant à la philosophie qu’à la médecine et aux sciences naturelles. En parallèle, la littérature et les beaux-arts, dans son système de savoirs, ne cessent pas d’être des voies par lesquelles une meilleure connaissance de l’âme devient possible. Taine se considère lui-même comme un écrivain, le style jouant un rôle important dans l’intégralité de son oeuvre. Tout cela interroge sur le rôle cognitif que Taine attribue à l’imagination créatrice et sur le lien qu’il établit entre celle-ci et l’hallucination. C’est dans De l’intelligence qu’il définit cette dernière comme fonction fondamentale de la perception humaine : « Ainsi l’hallucination, qui semble une monstruosité, est la trame même de notre vie mentale. » Cette assertion, devenue célèbre, représente un défi et pour la psychophysiologie, et pour la critique d’art de la fin du XIXe siècle.